Les tueurs en série qui s'invitent en 4ème de couverture ne sont pas ma tasse de thé. Ils ont un petit air américain qui souvent joue dans la surenchère. Plus, toujours plus. Dans le monde de la peur, il en est comme des effets spéciaux, l'habitude nous joue des tours. On en sort blasé et pour créer la nouveauté, il faut sortir la carte de l'horreur. De plus, le thème me semble élimé jusqu'à la corde. Pas envie de lire l'histoire de celui qui découpe au scalpel, et en petites lamelles, la moindre de ses victimes. Je me souviens avoir vu, comme beaucoup de téléspectateurs, Le silence des agneaux. Un sale moment à passer de victimes en victimes. Mais, il faut le dire, un suspense à vous tenir collés aux images. Je n'ai pas eu le courage de lire le roman comme je le fais lorsque j'ai aimé certaines histoires. En effet, j'avais lu peu de temps auparavant un excellent roman de thomas Harris. Excellent, mais noir de noir, dans la folie du héros, policier à la poursuite d'un tueur. On ne plonge pas dans ces histoires sans en sortir indemne. Non pas découpé par le dit scalpel cité plus haut, mais par la noirceur du monde de l'auteur. Mais ce n'est pas seulement cette noirceur qui m'a tenu loin des pages du livre. Non, c'est d'avoir appris que l'auteur avait puisé son inspiration dans la réalité des monstruosités des tueurs. Alors le silence des agneaux n'est plus une fiction, il devient la vérité qu'avaient vécu de malheureuses victimes. Le fait qu'il s'agisse du profil de plusieurs tueurs pour en constituer un seul : Hannibal Lecteur, ne change rien à l'affaire. Déjà que je préfère largement la fiction au vécu...alors lorsque le vécu était de l'horreur, non merci. En prime, respect pour les familles !
Précision au passage, ne pas confondre Thomas Harris, auteur du silence des agneaux et l'excellent Robert Harris auteur notamment de mon préféré "Enigma" et de "l'homme de l'ombre" ou encore de Fatherland.
Le suspense plus que la peur...pour cela j'adore les livres d'Andréa Camilleri surtout lorsqu'il nous emmène dans les enquêtes du commissaire Montalbano. Je ne me souviens plus avec quel roman il commence par une scène d'horreur digne des grands écrivains de tueurs en série. Qu'est-ce ? me disais-je...erreur sur l'auteur. Avait-il retourné sa veste...jusqu'à ce que le commissaire Montalbano discute, me semble t-il au téléphone, avec son créateur. "Si ca continue", disait le commissaire, "je quitte les pages de ce roman". Pas de ça chez nous, Camilleri.
Et non, pas de découpage au scalpel avec Andréa Camilleri.
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